Aucune de ses notions n’existe et ne doit exister chez le perroquet, comme chez la perruche, et même (contrairement à ce que certains se mettent en tête) tout comme chez la perruche
ondulée.
La dominance et la hiérarchie
Il n’existe aucune hiérarchie linéaire (de dominance) et aucune hiérarchie par agression (pecking order) chez les perruches comme les perroquets, y compris la perruche
ondulée.
Ceci n’existe pas chez les perruches et perroquets. Vous observerez certains comportements qui vous feront croire que si, mais ce sera votre propre interprétation de la situation qui vous
emmènera à croire cela cependant, il n’en ai pas. Il n’y a pas de hiérarchie par la dominance, pas de "pecking order", et encore moins d’agression physique dans le but de préserver celle-ci. Les
cas d’agressions chez les perruches sont soit pur rejeter un individu qui semble non conforme à la norme du groupe (une perruche malade, ou ne autre espèce qui s’est incrusté) ou soit lors des
reproductions, où les couples se défendent et défendent leur progéniture. La perruche ne règle pas les conflits par la violence et les contacts physiques, mais seulement par des tentatives
d’intimidation (posture, hérissement du plumage, cris). Ainsi, le conflit ou la dispute se règle sans contact physique violent entre deux individus. Sauf bien sûr dans le cas d’exclure un intrus,
mais il ne s’agit pas de dominance dans ces cas là mais de protéger le groupe. Les perruches peuvent également être assez agressives en période de mue en en période de montée hormonale. N'y voyez
pas là de la dominance, interprétation typiquement humaine. Enfin, on pourra observer dans les groupes de perruches, un couple, ou quelques individus privilégiés, qui arrivent en premier sur les
mangeoires, abreuvoirs, les jouets, les bains, des câlins avec l'humain, cela ressemblerait à des "dominants". Encore une fois notre interprétation cache la réalité des faits. Ce sont juste de
forts caractères, qui sont plus vifs et agressifs quand il s'agit d'aller aux endroits favoris. Multipliez les bains, mangeoires, perchoirs et jouets, agrandissez l'espace (et donc réduisez la
promiscuité, l’espace est la clé de l’harmonie, et pas 1 mètre de long, mais 10 mètres s’il faut, rien n’égale la nature), et ces comportement agressifs et de fausse "dominance" disparaitront.
Les perruches sont des oiseaux de proie, il y a ni mâle dominant ni femelle dominante, il n'y a pas de combats physiques et agressifs dans le but d'affirmer cette dominance, et encore moins de
naissance sous forme de chaste qui définit par avance la hiérarchie.
Si vous observez vos perruches se battent violemment, ce n’est pas pour dominer l’autre, c’est tout simplement pour une ou plusieurs cause environnementales ou comportementales :
- Intrus dans le groupe (autre espèce, perruche malade, quarantaine et acclimatation non suivie, etc.)
- Période de reproduction (avec nécessité d’espace et que le couple soit seul pour être rassuré et entièrement disponible pour la portée)
- Instinct de territorialité (renforcé par la cohabitation, la promiscuité avec les autres, la repro)
- le manque d’espace (et donc une promiscuité trop importante)
- le manque de stimulations, de jeux
- la frustration (sexuelle, votre manque de présence, un objet déplaisant, etc.)
- les carences alimentaires (ou un sentiment d'insuffisance alimentaire)
- les montées hormonales (énerve et perturbe le système immunitaire et psychologique)
La dominance relative
La dominance relative se situe entre deux individus, d’un individu à un autre, et cela est lié aux conditions de vie en captivité. Cela n’existe pas dans la nature puisque les individus peuvent
appliquer le principe d’évitement : un individu impressionne par l’aspect physique du plumage gonflé et par les cris, l’autre laisse sa place et s’envole plus loin, il n’y a jamais de « combat ».
En captivité, la promiscuité et les restrictions sont élevées : diminutions des accès (perchoirs, chemins de vole, supports où se poser) et des ressources (alimentation, eau). C’est cette
promiscuité et ce sentiment de peu de ressources qui va engendrer cette dominance relative, typique de la vie en captivité. Il y aura le plus fort caractère, souvent celui qui est EAM et donc
imprégnés à l’humain, qui fera preuve d’intimidation et parfois de comportements agressifs (morsure). Mais ce sera ponctuel et relatif à la situation particulière. Souvent la dominance relative
arrive en situation d’intra-espèce (entre deux individus d’une même espèce). Si vous avez des blessés ou des morts, repensez donc vos aménagement, rajoutez des supports ou se percher et jouets,
identiques, à même hauteur, car un perroquet veut l’objet qui répond à une intensité d’évocation la plus forte. Donc tous voudront l’objet le plus intéressant pour eux (haut, gros etc.). Et
surtout rajoutez de l’espace, il n’y en aura jamais assez. Et pas seulement quelques dizaines de centimètres ou un mètre, s’il y a ce genre de problèmes, ce sont parfois des mètres et des mètres
qu’il faut rajouter. Qui se prévaut d’égaler l’espace qu’offre la nature ?
La territorialité
La territorialité est une notion typique de la vie en captivité, elle ne se rencontre que chez les individus vivants en captivité. Les individus vont défendre le peu d’espace dont ils
disposeront. Vous pensez peut être offrir assez d’espace, selon ce que vous avez pus lire et entendre d’autrui, mais chaque individu est différent. Si vos perroquets et perruches semblent
territoriales, ne vous embêtez pas avec des stratagèmes, seul un apport considérable règlera durablement et efficacement votre problème d’agressivité, de territorialité et de blessures. Les
oiseaux ont tout comme nous « leur bulle » d’espace entre eux-mêmes et autrui. Ils ont une première bulle, puis une seconde qui s’ajoute, un peu plus grande, qui englobe la première, puis une
troisième qui englobe les deux autre et qui est plus grande, et ainsi de suite. Voici par ordre, du petit espace personnel au domaine de vie de l’oiseau :
- Espace personnel
- Espace social (copains intra-spécifiques)
- Zone sécuritaire (de confiance, zone forte en émotions, c’est LA zone à ne pas franchir de force chez un oiseau craintif)
- Territoire (défendu contre un congénère, distance sécuritaire)
- Aire vitale (lieu partagé par tous, quotidiennement)
- Domaine (lieu où les individus passent souvent)
- Espace secondaire (lieu où les individus passent occasionnellement)
Une perruche ou un perroquet territorial est un perroquet qui a le sentiment qu’on franchit sa zone de territoire voir sa zone sécuritaire. C’est une perruche qui a le sentiment qu’il n’a pas
assez d’espace pour s’enfuir, s’apaiser et se sentir en confiance. C’est cette promiscuité et ses restrictions qui vont le rendre territorial ((éléments cités sur le point ci-dessus).
Combats et mise à mort
Ce phénomène est typique de la vie en captivité, encore une fois, et surtout pratiqués par les EAM mal socialisés, mais également par les EPP qui subissent un tel sentiment de promiscuité que les
signes d’alertes (territorialité) ne suffisent plus à leur faire atteindre leur phase d’apaisement. Ce sont des oiseaux constamment angoissés à l’idée de se nourrir, s’abreuver et d’atteindre
leur intensité d’évocation (leurs besoins). Ils vont donc aller jusqu’à opter pour des comportements aberrants (mise à mort, blessures mortelles ou graves, combats qui durent et persistent, voir
à plusieurs contre un). Ces individus auront tenté de communiquer leur stress et leur territorialité liés aux contions de détention inappropriées, mais comme leur actes ne sont pas compris, ils
sont poussé par l’angoisse à transmettre le message différemment, et les résultats peuvent être catastrophiques. Sachez être à l’écoute de vos perroquets et perruches, apprenez leurs codes de
communications, qui sauront vous alerter de potentielles insuffisances environnementales.
La mise à mort n’est absolument pas normale, elle ne fait pas partie de leur patrimoine génétique, elle ne doit pas être minimisé et normalisé. Si vous avez ce genre d’actes qui sont des
comportements aberrants, remettez votre environnement en question, c’est urgent, vos perruches en souffre. Il en va de même pur les perruches ondulées. Les naturalistes et les ornithologues qui
ont observé les comportements des perruches ondulées dans la nature n’ont pas observé, ni de mise à mort, ni de hiérarchie (« pecking order » ou dominance).
La punition
La punition n’existe pas dans le bagage génétique des perruches et perroquets, elle ne peut donc pas être comprise, et pire encore, en plus de n’apporter aucun apprentissage,
elle effraie l’oiseau et lui fait perdre toute confiance, puisqu’elle est perçue comme une agression, de la part d’un prédateur (EPP, MAN) ou d’un congénère (EAM). Avec le principe de punition,
vous ne pourrez jamais rien faire apprendre à votre perroquet, jamais. Arrêtez dès que possibles vos comportements punitifs. La punition appauvrie le répertoire comportemental du perroquet en
supprimant des comportements sans les remplacer par d’autres, il est donc subit comme une interdiction de s’exprimer et de se faire comprendre et écouté, il sera donc de plus en plus agressif
pour se faire comprendre et surtout malheureux car angoissé et incompris. De plus, la plupart du temps, le perroquet puni l’est pour une raison qu’il ignore, ou se trompera sur la « faute », ce
qui est dévastateur. Il ne reliera pas la punition à son propre comportement mais l’associera à la colère et au comportement de l’humain, ce qui lui fera perdre confiance. Donc les punitions, en
plus de n’avoir aucune prise sur votre perroquet, lui ajouteront des sentiments d’insécurité et d’anxiété. Le risque est qu’il renforce ses comportements « fautifs » (morsure, cries) puisque ce
sont ses derniers qui semblent vous faire réagir (même négativement, au moins, vous réagissez, vous lui accordez de l’attention, même si c’est désagréable). Vous risquez surtout de lui apporter
de l’incompréhension, il associera la punition à une personne ou un objet, un acte, qu’il craindra ou évitera en tout temps (il va généraliser la punition) et n’évitera pas pour autant l’acte «
fautif » parce qu’il se sera canalisé sur tout autre chose. Enfin, sanctionner son perroquet, en plus de risquer de renforcer les mauvais comportements, la crainte et l’insécurité, peut vous
faire détester votre perroquet, vous ne vous focaliserez plus que sur les comportements « fautifs » et même plus sur les bons actes. Votre perroquet ressentira votre frustration et votre colère
et le cercle vicieux s’aggravera.
C’est parce que la punition est inefficace que l’on offre l’alternatif idéale t positif qu’est le RENFORCEMENT. C’est le fait d’encourager une bonne action ou un comportement voulu en apportant
une récompense (gourmandise, câlins, encouragements, excès de zèles affectifs, compliments, lui « faire la fête » etc). Plus votre perroquet recevra des attentions et des récompenses lors de ses
comportements voulus, plus il se focalisera pour communiquer avec ceux-ci et plus il évitera et oubliera les autres répertorié comme non désirés, qu’il faut ignorer lorsqu’ils surviennent.
IGNORER un comportement « fautif » et non pas le punir.
Les actes répertoriés comme PUNITION doivent être SUPPRIMES et arrêtés à tout prix ou vous risquez d’aggraver les problèmes. Ces comportements punitifs sont :
- Exclusion dans sa cage
- Corrections physiques (coups, tapettes etc)
- Couvrir la cage (hors dodo)
- Arroser (comme punition, un coup fort de jet d’eau ou même vaporisateur)
- Secouer la cage, ou la taper avec un objet
- Secouer son perroquet, crier
Mieux vaut prendre son perroquet sur le fait en train de BIEN AGIR et le RÉCOMPENSER. Il sera ainsi plus attentif à la non attention que vous lui accordez quand il fait une « bêtise », s’il est
ignoré, il n’aura pas de réponse à sa demande, il essayera ainsi une autre méthode, renforcez sans en manquer une seule l’action que vous souhaitez. Alors pour conclure, valorisez les bons
comportements, mettez y tous les moyens qui lui ferons plaisir et l’inciterons à continuer, ignorer les mauvais comportements, il apprendra en expérimentant à travers l’essai-erreur de ces deux
comportements alternés, et à force d’entrainement, il ne restera que les bons comportements.
Sources : suite au séminaire de Johanne Vaillancourt sur l'éthologie du perroquet.