Les perruches et les perroquets sont des oiseaux très prisés de nos foyers, mais souvent méconnus quant à leurs besoins et la nature de leurs comportements. Nous ne comprenons pas toujours pourquoi ils font telles ou telles choses, et nous apprenons à les connaître au quotidien en les observant. Il nous faut être patient pour gagner leur confiance, et encore plus pour pouvoir interagir avec eux en les apprivoisant (on ne parle pas ici de l'oiseau imprégné à l'humain).
Un beau jour, vous êtes confronté à un oiseau en boule au fond de sa cage. Vous allez chez le vétérinaire qui vous prescrit de quoi le soigner et vous dit que le plus difficile sera qu'il passe la nuit. Malheureusement, souvent, l'oiseau décédera dans les 24 à 48 heures. Nous constatons un ou plusieurs symptômes flagrants liés à un problème de santé, mais pourquoi malgré le traitement du vétérinaire, est-ce trop tard ? Pourquoi n'ai-je pas vu mon oiseau tomber malade plus tôt ?
A l'état sauvage, les perruches et les perroquets vivent en groupe afin d'avoir une meilleure chance de survie contre les prédateurs, en plus de pouvoir répondre à leurs différents besoins. Seuls les plus forts survivront. Ceux qui sont faibles ou malades seront rapidement repérés par des prédateurs et dévorés. Dans certains groupes, les oiseaux vont même jusqu'à rejeter la présence d'un individu malade ou l'abandonner lors de la fuite, afin de ne pas pénaliser le groupe. Pour éviter ces situations qui compromettent la vie des oiseaux malades, ces derniers essayent de ne montrer aucun signe de faiblesse.
C'est pourquoi il est très délicat, même en captivité, de déceler les symptômes précurseurs d'un problème de santé. Les symptômes repérés par un propriétaire amateur seront souvent ceux qui précèdent la mort. Cependant, il n'est pas impossible d'anticiper et de sauver la vie de son oiseau. Au contraire, c'est vous et vous seul qui pouvez aider votre oiseau. Il vous suffit de l'observer, et cela dès les premiers jours de son arrivée. Vous êtes le plus à même de connaître votre oiseau, de savoir quel comportement est normal et lequel ne l'est pas. La normalité ou la gravité d'un comportement va dépendre des individus dans certains cas, bien que l'on puisse observer une liste de comportements communs à tous dans chacune des deux situations.
Je lis régulièrement des commentaires tels que « mon oiseau est mort d'une crise cardiaque », « j'ai retrouvé mon oiseau raide mort au réveil », « mon oiseau est mort du jour au lendemain, sûrement un courant d'air ».
Cela dénote clairement l'incapacité des propriétaires de ces oiseaux à avoir su les observer et à avoir décelé un changement. Il est très rare qu'un oiseau meurt d'une crise cardiaque, et seule une nécropsie pourra le confirmer. Il est très rare que les oiseaux meurent sans signes précurseurs. Il est pratiquement impossible qu'un oiseau meurt d'un courant d'air. Et pourtant, je lis couramment ce genre de commentaires. Tout ce que cela prouve, c'est la méconnaissance ou le désintérêt d'un propriétaire à l'égard de la santé de son oiseau.
Il est indispensable d’observer quotidiennement vos oiseaux. Regardez leur plumage, leur posture, leur dynamisme, leurs yeux, leurs narines, leur bec, leurs pattes, leur jabot, leur poitrail, leurs ailes et leur cloaque. Soyez à l'écoute de leurs différents chants et bruits émis lors des activités diverses. Observez ce qu'ils mangent et délaissent, et en quelles quantités. Cernez les relations qu'il entretient avec les autres oiseaux et humains. Par la suite, le moindre changement sera un indice potentiel d'un problème de santé que vous constaterez plus rapidement, et vous pourrez réagir en conséquence. Ce précieux temps gagné pourra sauver la vie de votre oiseau.
Si parfois il est trop tard quand nous intervenons une fois seulement que l'oiseau est en boule, prostré au fond de son parc, il ne l'est plus quand vous agissez dès que l’appétit diminue ou qu'il est moins actif. Vous augmentez vos chances de le soigner.
Dans l'intérêt de vos oiseaux, observez-les !