Le « milieu » des perruches et perroquets à l'état sauvage, c’est leur environnement naturel. Le « milieu » des perruches et perroquets vivant en captivité, ce sera vous : l’espace ainsi que le
cadre de vie que vous serez en mesure de leur offrir. Les deux qualificatifs essentiels d’un milieu adapté et adéquat ce sont : « spacieux » et « enrichi ». Cela passe, en plus de la cage de
repos, par un grand espace de vie qui leur est propre (parc) le mieux étant, bien sûr, les laisser vivre en liberté et, par un enrichissement du milieu à l'aide d'interactions, de recherches et
d'explorations.
Nous verrons, en première partie, l'importance d'un environnement spacieux et enrichi. Dans la seconde, nous aborderons l'aménagement de l'espace par les cages et volières, l'aire de jeux et
enfin les jouets. Pour conclure, dans une dernière partie, nous explorerons l'enrichissement alimentaire et environnemental pour l'épanouissement de vos oiseaux.
Pourquoi ce besoin d'espace?
Pourquoi insister sur la nécessité d’un espace de vie quotidien le plus grand possible? Pourquoi ne pas se contenter du minimum, de l’acceptable? Pourquoi répéter continuellement « plus grand
»?
Tous ces conseils sont donnés pour vous faire comprendre que si votre oiseau avait la faculté de se faire entendre plus efficacement, il vous le demanderait lui, plus d’espace, plus de liberté,
plus d’enrichissement, parce qu’il a génétiquement et naturellement été conçu pour, de ses grandes ailes et de son bagage génétique, s'adonner au haut vol sportif.
Si, bien-être et conditions optimales ne vous motivent pas assez, ce que je peux comprendre au vu des contraintes quotidiennes auxquelles nous sommes confrontés, je vais être plus concrète en
énumérant les conséquences physiologiques et cognitives du manque d'espace :
Plus l’espace de vie sera grand, plus votre oiseau aura la capacité d’entraîner son organisme au vol et à l’activité physique dont il a besoin pour son équilibre et son espérance de vie. Il sera
plus combatif face aux infections : l’activité physique libère la dopamine qui permet la sensation de détente, de bien-être et de repos.
Plus vous vous contentez du minimum, plus ses muscles s’atrophieront, plus cela accélérera le vieillissement de son organisme et facilitera les infections, l’obésité dont le foie gras,
l’arthrose, le diabète, les cataractes, etc. Plus vous réduisez l’espérance de vie de votre perruche, plus vous accélérez les souffrances du vieillissement.
Plus l’espace sera grand, plus vous permettez de laisser place à l’exploration, à l’enrichissement, car vous avez matière à exploiter, à changer les parcours de jeux et de vol, les matières et
accessoires. Plus vous enrichissez ainsi le quotidien de votre animal, plus vous permettez à votre animal d’exploiter ses capacités cognitives et intellectuelles.
Votre perruche ou perroquet passe 50% de son temps à l’état naturel à rechercher, gruger, et réfléchir sur son alimentation et ses activités de distraction, il est conçu intellectuellement pour
un environnement spacieux et riche. Cela lui permettra de vous montrer ses capacités, son évolution, il sera plus interactif avec ses congénères et par conséquent moins criard, moins surexcité ou
anxieux.
Le manque d’espace entraîne un manque de possibilités d’exploration et de nouveautés, et engendre les léthargies sociales (diminution et incapacité d’interagir normalement avec un congénère, et
de s’occuper à des activités d’exploration), des troubles du comportement légers à sévères qui sont nuisibles voire mortels.
Dans l’impossibilité de pratiquer des activités exploratoires qui canalisent leur énergie et leur attention, vos perruches et perroquets peuvent développer des troubles de comportement sexuel (pontes compulsives, masturbations excessives), d’hyper anxiété (gestes répétitifs, picage), hyper dépendance (il ne supportera pas que vous soyez éloigné de lui) ou hyper vocalisation (cris); vous permettez ainsi que s’installe le cercle vicieux de l’apathie, de l’anxiété, la dépression, le picage, l’automutilation, entraînant un mal-être profond de votre oiseau.
Vos oiseaux ne doivent plus survivre ou même vivre, mais s’épanouir et profiter de leurs pleines capacités. Nous avons la possibilité de nous informer idéalement pour le bien-être de nos animaux
et de leur apporter un cadre de vie optimal. Alors, quitte à investir, parce que de toute façon avoir un animal nécessite un minimum d’investissements, autant le faire idéalement.
1. Les différents espaces, cages et volières possibles
Les cages et volières
Une cage est un environnement où l’on conditionne son animal. Pour l’équilibre de votre oiseau, la cage ne doit pas être l’unique lieu de vie et d’épanouissement, elle offre un espace restreint.
Elle doit, dans ce cas, être d’un usage limité dans le temps, ainsi l’animal bénéficie de plusieurs heures de liberté quotidiennes pour les raisons essentielles et indispensables évoquées
précédemment. Cette cage ne doit pas non plus être trop restrictive, sinon elle sera rapidement anxiogène et aura des conséquences douloureuses pour les oiseaux y logeant. Il ne faut pas que cela
tende à l’emprisonnement, la cage se voulant une sécurité pour l’oiseau et non une contention.
Une volière est un environnement beaucoup plus spacieux où, cette fois-ci, vos oiseaux peuvent loger quotidiennement. Mais pour cela, et encore une fois pour les raisons évoquées ci-dessus, la
volière doit permettre le vol de vos oiseaux, c’est-à-dire plusieurs battements d’ailes consécutifs et non un seul. L’espace alloué doit permettre à tous les congénères de voler, s’isoler,
s’alimenter, jouer et explorer. Si votre « volière » ne permet pas cela, ce n’en est pas une : auquel cas, les heures de liberté quotidiennes nécessaires devront être également être offertes à
vos oiseaux.
Enfin, il y a la semi-liberté, ce qu’on peut appeler les espaces qui ne donnent nullement l’impression d’être enfermé, comme les pièces entières dédiées aux oiseaux, ou les énormes volières de 10
à 20 mètres cubes et plus. Sans oublier le vol libre, pour les plus expérimentés.
Le choix et l'aménagement
Que ce soit une cage ou une volière, vos oiseaux aiment à profiter de la longueur et la largeur et beaucoup moins de la hauteur de leur environnement. En outre, la longueur et largeur leur
permettent d'exercer leur vol (essentiel pour leur longévité, tant sur l'aspect physique que psychologique) plus facilement et apportent, par la même occasion, un sentiment de sécurité. C'est
pourquoi il faut avantager la longueur et la largeur dans le choix de la cage, elle se doit d’être rectangulaire. La cage ronde est à proscrire, quelle que soit l’espèce concernée.
Maintenant, il faut choisir la taille adaptée au nombre d’individus : si l’on ne possède qu’une seule perruche de petite taille, par exemple, une cage de 70 cm de long, 40 cm de large, 50 cm de
hauteur minimum peut être envisagé. Et pour un couple, une cage de 80 cm de long, 50 cm de large, 80 cm de hauteur est bien adaptée. Plus l'espèce est grande (calopsittes, puis grandes perruches
ou grands perroquets comme le Gris du Gabon, l'Amazone à front bleu, etc.) plus il faudra envisager une cage très large, longue et surtout robuste. L'espacement des barreaux et l'épaisseur de
ceux-ci sont en fonction de l'espèce. Puis, il faut que la cage soit spacieuse et bien aménagée, afin que vous oiseaux puissent se déplacer et voler, mais également s’y épanouir.
L'aménagement de l'intérieur de la cage est stratégique pour s’assurer de l'optimisation de l'espace, il faut impérativement un espace de vol au cœur de la cage : pour qu’ils profitent de la
longueur, il va falloir songer à plusieurs choses :
- Les perchoirs devront être situés aux deux extrémités, sur les largeurs de la cage. Il est mieux pour vos oiseaux d'avoir des perchoirs en bois naturel, non traités (attention à la toxicité de
certains bois pour vos oiseaux).
- Les abreuvoirs et mangeoires devront être installés sur les longueurs (bien les éloigner les uns des autres pour éviter le mélange graines/eau et ne pas les placer en dessous des perchoirs afin
d’éviter les souillures). Les mangeoires Commodore sont pratiques pour éviter le gaspillage et protègent bien les graines contre les souillures.
- Les jouets doivent être à disposition dans la cage, sur les cotés, plus haut ou plus bas, mais de sorte à laisser une place centrale.
N'oubliez pas l'importance de la présence d'un accès d'eau permettant le bain de vos perruches et perroquets. Le bain permet d'entretenir le plumage (en le dépoussiérant et en retirant les
impuretés) de votre oiseau et d’hydrater sa peau, il est donc essentiel.
2. La semi-liberté au parc ou l'aire de jeux
Une perruche ou un perroquet doit sortir tous les jours de sa cage, plusieurs heures par jour, afin d'entretenir sa santé mentale et physique et lui permettre de voler, geste indispensable pour
assurer sa longévité. Pour cela, il faut sécuriser la pièce, et lui préparer son aire de jeux, un espace où l'oiseau pourra canaliser son énergie sans faire de destruction autre part dans la
maison.
Il faut prendre plusieurs éléments en compte dans la pièce destinée aux perruches et sécuriser plusieurs choses. La cuisine, les toilettes et la salle de bain sont à bannir, en raison du haut
taux d'humidité, d'émanations toxiques, de pièces trop étroites et de manque de luminosité. Les pièces idéales seront le salon, une chambre à coucher ou une pièce rien que pour elles. Ce sont des
pièces lumineuses, hygiéniques, spacieuses et qui peuvent disposer d'un coin rien que pour les perruches.
Sécuriser la pièce de votre perruche
Les portes et fenêtres
Les fenêtres doivent impérativement être fermées, recouvertes de légers rideaux (qui ne s'effilent pas), pour bien montrer à votre perruche qu'il n'y a pas de sortie possible car, parfois, si vos perruches n'ont pas l'habitude de sortir et si elles sont peu ou pas apprivoisées, elles prendront vos vitres pour une échappatoire, et elles s'y cogneront violemment (risque de fracture du bréchet, des pattes, etc.). L'idéal, si vous souhaitez laisser les fenêtres ouvertes, est d'y installer une moustiquaire qui isole bien et empêche tout espace libre.
Les portes doivent être fermées, car les perruches peuvent s'échapper (pour la même raison que les fenêtres) par de toutes fines interstices. Le mieux est de monter un sas (compartiment qui
sépare deux lieux) en moustiquaire pour passer de manière sécuritaire entre une pièce et une autre, sans que la perruche ait le temps d'un coup d'aile de passer en même temps que vous.
Les plantes
Les perruches et perroquets adorent gruger tout ce qu'ils peuvent, y compris les plantes et, bon nombre de nos plantes, arbustes et bois d'intérieur,
sont toxiques. Il faut donc veiller à rendre inaccessibles tous végétaux toxiques de la pièce (en les retirant tout le temps ou provisoirement de la pièce de l'oiseau). Pour les plantes qui sont
non toxiques, sachez que si vous les laissez à disponibilité (ce qui est très bien, elles en ont besoin pour leur bec et s'en amuseront longtemps), elles finiront par être détruites. Donc,
prévoyez des plantes spécialement pour vos perruches et perroquets, et abritez vos plantes onéreuses.
> Encart vigilance : n'hésitez pas à consulter l'article sur le forum perruches.org des plantes et
bois non toxiques et ceux nocifs.
Les meubles et recoins dangereux
Vos meubles et objets peuvent devenir des recoins inaccessibles à l’humain mais où vos oiseaux pourront se réfugier, risquant de se perdre, de se coincer, voire se blesser. Si votre perruche se coince dans un coin inaccessible ou dangereux, vous aurez toutes les difficultés pour l'en extirper, d'où l'utilité de sécuriser ces recoins. Pensez également aux orifices de vos objets qui pourraient ressembler à des nids. Par exemple, le creux des rouleaux d'essuie-tout, les gobelets, les vases, sont un danger pour les femelles qui pourraient prendre cela pour un nid, y aller, se coincer et se tuer par étouffement ou efforts pour en sortir. Enfin, protégez les meubles de valeur ou interdisez-en l'accès.
Les fils électriques et les fils de
tissu
Les perruches peuvent gruger les fils électriques et s'électrocuter. Il faut donc également isoler ces câbles pour éviter les dangers mortels. Il existe des gaines protectrices qu’on enroule autour des câbles et qui les protègent.
Quant aux fils de tissu, les perruches peuvent s'emmêler dedans, se coincer une aile ou une patte et paniquer. Si elles se coincent, elles peuvent s'effrayer et lutter de toutes leurs forces pour
s'en dégager jusqu'à l’épuisement, jusqu'à se pendre et en mourir. C'est pourquoi il est essentiel d'éviter tous les fils fins qui pendent, ou de les couper à moins de 5cm de longueur, pour leur
sécurité.
La salle de bain, la salle d’eau et la
cuisine
Ce sont trois lieux à proscrire, car ils sont un réel danger pour votre perruche ou perroquet, que l'on ne pourra jamais sécuriser. La salle de bain et la salle d’eau sont trop humides, ce sont des pièces petites, pas assez lumineuses et surtout elles présentent un grand risque de noyade. La cuisine est la pièce la plus dangereuse de la maison, interdisez-en l’accès à vos oiseaux, les risques d'intoxication sont trop importants :
- téflon (issu des émanations lors de la cuisson avec des casseroles et poêlons)
- monoxyde de carbone (issu des poêles de chauffage et des gaz d'échappement de véhicules)
- brûlures (surface des cuisinières, four, eau chaude)
- noyade (évier, contenants profonds)
- fumées diverses (de la cuisine et de la fumée de tabac)
Modèles de parcs et arbres de jeux
Une perruche ou un perroquet a besoin de plusieurs heures de liberté par jour pour développer ses muscles, s’exercer au vol, se dépenser et ainsi garder un poids normal, conserver sa santé en
augmentant ses chances d’une meilleure espérance de vie. Cela lui permet également d'exercer ses compétences intellectuelles et son intelligence sociale, d'être interactif avec vous ses humains
et ses congénères.
Une fois la pièce sécurisée, il faut préparer un coin de jeux pour les perruches et perroquets. Ce n’est pas obligatoire, mais c’est bien plus pratique pour vous, et sécurisant pour vos oiseaux.
Vous canaliserez ainsi leur énergie dans un espace dédié, et limitez à un espace, les potentiels dégâts occasionnés (quelques fientes, les jouets grugés ou déchiquetés, il est préférable que ce
soit leurs jouets que vos objets favoris).
Le meilleur endroit pour installer le coin de votre oiseau sera en hauteur, leur offrant ainsi un sentiment de sécurité et de tranquillité. Ce sera sur un meuble ou dans un coin de la pièce. Le
coin peut recueillir un parc, des jouets ou, encore mieux, un arbre à oiseaux. Vous pourrez y accrocher quelques jouets et perchoirs, c'est l'idéal. Une fois libérées des contraintes de la cage,
les perruches remarqueront très vite ce coin et l’adopteront.
Voici plusieurs modèles de parcs, terrains de jeux, ou arbres à perruches et perroquets, à poser sur un meuble ou dans un coin réservé de votre pièce centrale.
Laissez le temps à vos oiseaux de s'acclimater progressivement à ce nouveau cadre de vie qui leur est dédié. Ils repéreront rapidement leur installation et leur coin favoris. Encouragez-les à y
aller en y installant, dans les premiers temps, des aliments (millet, fruits et légumes). La sortie sera un succès.
3. L'importance des jouets
La présence de divers jouets dans leur environnement permet à vos oiseaux de canaliser leur énergie et leurs instincts de recherche et de destruction, et évite ainsi des dégâts sur votre mobilier
et le reste de la maison. C'est une bonne habitude à prendre que de les habituer à aller dans leur parc y jouer et gruger les matériaux plutôt que de constater des destructions dans la
maison.
En outre, les jouets sont adaptés à leurs besoins naturels de destruction, mais également de recherche (fourrager = foraging), et de réflexion. Voici quelques exemples de jouets et, ce qu’ils permettent de développer
chez vos perruches et perroquets :
- Les jouets destructibles : lors les montées hormonales, servent à canaliser l'énergie
- Les jouets de foragingou distributeurs : favorisent la recherche et la
réflexion, développent l'intelligence
- Les dodos, tentes et cabanes : pour les espèces qui aiment s’y cacher, sans les utiliser comme nid, permettent le jeu et le calme
- Les bois à gruger, les perchoirs, échelles et jouets en bois : développent les habiletés motrices et servent de déversoir au trop plein d’énergie, développent la curiosité
- Les jouets à corde, anneaux, perchoirs, balançoires : ils servent à travailler et se concentrer
- Les jouets miroirs et clochettes : pour se distraire
Une fois l’environnement retravaillé, avec un grand espace mis à disposition de vos perruches ou perroquets, favorisant la liberté, nous pouvons passer à l’étape de l’enrichissement de ce milieu
(espace de vie, environnement).
L’oiseau a besoin d’un milieu riche, en constante
évolution. Il ne faut pas se satisfaire de lui donner facilement accès à sa nourriture, comme on le fait ordinairement. Mettre leurs germinations, leurs fruits et légumes si facilement à leur
disposition, dans des mangeoires, n’est pas du tout intéressant et enrichissant pour vos perroquets sur long terme. Ils ont une préférence pour les comportements de contrafreeloading, c’est-à-dire la recherche de l’alimentation, par un travail physique et intellectuel.Des études, faites sur
les oiseaux tant à l’état sauvage qu’en captivité, ont prouvé leur préférence pour l’affouragement (contrafreeloading, foraging) la recherche alimentaire, à l’accès simplifié à l’alimentation (délaissé s’ils ont la
possibilité de fourrager). La recherche alimentaire occupe plus de 40 à 50% du temps dans une journée chez les perruches et perroquets. L’affouragement diminue les risques de troubles du
comportement et de mal-être. En captivité, ils n’en passent plus que 5 à 10%. Ils manquent donc d’enrichissement, et cela se rétablira en améliorant l'environnement.
Vos perruches et perroquets exprimeront ce manque d’enrichissement à travers les comportements suivants :
- Léthargie excessive
- Hyper agressivité, souvent soudaine, contre un congénère ou un humain
- Hyper anxiété poussée à la phobie
- Fixations
- Boulimie, anorexie ou picage
- Sur-lissage (sur-toilettage)
- Stéréotypies, troubles du comportement idiopathiques
- Territorialité
L’enrichissement du milieu consistera à apporter des stimulations à votre perroquet ou perruche et à lui laisser donner libre cours à ses comportements naturels. Ces comportements innés sont
essentiels à leur plein épanouissement, et bien trop souvent nous recherchons à les inhiber, alors qu’il est essentiel qu’ils puissent les exprimer. Il faut donc s’adapter en leur offrant un
environnement riche d’interactions et de stimulations. Cela passe, dans un premier temps, à travers l’enrichissement alimentaire (la recherche); mais également à travers l’accomplissement
d’expériences, d’exploits, de succès, des activités libres et, enfin, à travers un enrichissement social, par des interactions et des échanges émotionnels, d’où le besoin de congénères de leur
espèce.
Il est donc essentiel de compliquer progressivement la tâche de s’alimenter, à travers la nouveauté et la recherche. Il faut, dans les premiers temps, guider ses perroquets en leur montrant
comment faire pour qu’ils se rendent compte des récompenses qu’ils pourront trouver en faisant le travail de recherche. Voici quelques idées :
- Changer les postes, aires d’alimentation : au sol, pour ceux qui naturellement se nourrissent au sol (attention aux fientes), en hauteur pour les arboricoles, etc.
- Varier les endroits et les contenants alimentaires.
- Aliments non retravaillés, non décortiqués, bruts, avec coques et cosses, qui nécessitent donc un travail physique.
- Des aliments un petit peu difficiles d’accès (en vérifiant que votre perroquet est entraîné à ce genre de travail et qu’il y arrive).
- Aliments dans des cachettes, des jouets foraging(guider son perroquet et lui
montrer comment faire les premières fois).
Ensuite, le jeu n’a plus de limites, utilisez votre imagination. Il est essentiel que votre perroquet puisse explorer, fouiller, rechercher, jouer, exploiter ses capacités et ainsi prolonger son
temps de recherche et de travail pour se nourrir.
Enfin, il n’y a pas que l’enrichissement alimentaire, il y a aussi l’enrichissement environnemental. Cela concerne l’espace, et les stimulations. Il faut donc des matériaux différents en formes
et en matières (textures, bois mou comme le balsa ou dur comme le noisetier) à gruger et à détruire, et beaucoup de jouets différents et distrayants.
Apprenez-leur à jouer avec des jouets foragingou des jouets éducatifs. Guidez-les,
dans les premiers temps en leur montrant, en les récompensant ensuite, cachez-y des gourmandises et ils s’amuseront des heures durant, s'occupant durant vos absences. Cela diminue bien des
problèmes de communication et de comportement. Mais cet enrichissement nécessite, bien sûr, un apprentissage et un temps d’adaptation. Il faut y aller progressivement, en le récompensant, en
l’écoutant et le respectant. Vos oiseaux sauront comprendre et apprendre qu’ils disposeront de temps pour l’exploration. Et surtout ils s’observeront entre eux et apprendront ensemble.
> Encart vigilance : Les nouveautés, accessoires, jouets, aliments, activités doivent être accompagnés d’un apprentissage et certains perroquets ont même besoin d’être
rassurés par rapport à la nouveauté. Guidez-les et rassurez-les.
Lexique :
contrafreeloading : c'est le fait que les oiseaux choisissent des activités d'exploration, de recherche et d'acquisition par apprentissage plutôt que d'accéder au but aisément. Entre le choix de travailler pour la nourriture et l'obtention de la nourriture gratuitement, les oiseaux ont tendance à choisir de travailler.
Foraging : c'est le fait de rechercher et fouiller l'environnement afin d'accéder à l'alimentation, un comportement apprécier des perroquets.
Dopamine : La dopamine est l'une des nombreuses substances chimiques qui sert de neurotransmetteur dans le cerveau.
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© 2012 - SCIE MARINE
Article publié dans la revue du CDE "Oiseaux exotiques" de décembre 2012