Sevrer un oiseau, c'est le faire passer d'une alimentation liquide et dépendante du nourrisseur (parents biologiques) à une alimentation plus solide, complète et autonome. Le sevrage est une
étape des plus importantes chez un perroquet comme chez une perruche. C'est une étape importante de socialisation primaire et d'imprégnation à son nourrisseur. C'est à ce moment là que va se
construire et se développer son système immunitaire, et son évolution psychologique. Il va apprendre les premiers codes de communication à travers le nourrisseur et aura besoin de beaucoup
d'affection, et surtout de contacts tant pour être rassuré que pour combler ses besoins physiologiques.
La tendance actuelle est comme vous le savez, le nourrissage à la main, par l'humain, avec les dangers que cela implique :
http://www.perruches.org/t760-les-limites-et-souffrances-du-nourrissage-a-la-main
Mais la seconde tendance, encore plus dangereuse que la première, voir cette fois-ci assez irresponsable de la part d'un passionné ou d'un éleveur digne de ce nom, c'est la vente d'oisillons non
sevrés. On propose au nouveau foyer d'accueil de continuer le nourrissage à la main et donc de terminer le sevrage, en prétextant le fait que l'oisillon sera encore plus docile, câlin,
domestiqué, apprivoisé, etc. Ceci est une excuse facile pour l’ancien propriétaire, afin de vendre plus rapidement et à meilleur profit ses oisillons non sevrés.
Héberger un perroquet jusqu’à son sevrage peut être long et très onéreux, c’est bien pour cela que des éleveurs peu scrupuleux vendent leurs oisillons non sevrés. Un gris du Gabon est sensé être
naturellement sevré vers ses 10 à 12 mois selon son éthogramme. Bien des éleveurs les vendent à 3 mois déjà sevré, de force (ne nous voilons pas la face, cela engendre certains troubles) et
d’autres encore moins renseignés mais surtout avares les vendent carrément non sevrés, problème assuré. Pour vous, ça ne renforcera pas votre lien avec votre perroquet et ça vous apportera bien
des ennuis, et parfois malheureusement, la mort de l’oisillon.
Pourquoi la vente d’oisillons non sevrés est-elle si honteuse et dangereuse :
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Le choc de séparation : Le 1er nourrisseur de l’oiseau est son parent d’après la perception de l’oisillon, sa référence, le pilier familial qui nourrit, rassure et
réconforte. Il est imprégné à l’espèce qui le nourrit. Le changement de personne qui va le nourrir sera un véritable choc psychologique. Il change complètement d’environnement, de foyer,
de couveuse, et surtout, il change de parent. Il se retrouve forcé d’accepter le nourrissage par un parfait inconnu. C’est extrêmement angoissant, et ce stress est néfaste dans cette
étape d’évolution de l’oisillon. Il va perdre confiance en son environnement, et sera plus sujet au stress, avec un seuil d’émotivité déjà bien bas. C’est donc un oiseau prédisposé aux
problèmes de comportement, si le changement de foyer se passe mal et n’est pas méticuleusement encadré.
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Des problèmes graves liés au nourrissage à la main :
• Le blocage du jabot : le stress, le trop plein de pâtée, la mauvaise pâtée, l’irrégularité du nourrissage peuvent entrainer le blocage du jabot qui engendre une infection et la
mort)
• les brulures du jabot : une pâtée trop chaude brûle le jabot, ce qui est extrêmement douloureux, et peut même le percer, ce qui entraine la mort
• Les infections bactériennes : elles entrainent rapidement la mort et ont diverses causes, liées au nourrissage
• Les erreurs et mauvaises manipulations : l’injection de la pâtée dans la trachée et non dans le jabot engendre l’étouffement de l'oisillon et sa mort. Également lorsque vous tenez
l’oisillon vous pouvez le blesser.
• La déshydratation : elle est liée à la pâtée mal préparée ou inadéquate dans son équilibre, l’oisillon montre peut de signes et meurt rapidement..
• La qualité de la pâtée : si la pâtée est faite avec de l’eau du robinet, eau trop pauvres et nocives pour les oisillons, elle peut abimer et épuiser leurs reins, qui vont filtrer les
nitrites, nitrates et chlores. Si la pâtée est trop sèche, il y a un risque de déshydratation, si elle est trop chaude, risque de brulure, si elle est inadaptée, il y a un risque grave de
perte ou de prise de poids, etc.
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L'erreur de jugement :
Un bébé que l'on nourrit soit même en cassant son sevrage avec le changement de propriétaire ne sera pas plus affectif et apprivoisé que si vous aviez laisser le travail se terminer avec
le premier foyer. Cela ne vous apportera que complications et difficultés car le petit subira un choc de séparation, voir deux (s'il a connut les parents biologiques). Il est plus sain
tant pour l'aspect physique que psychologique de laisser le bébé être nourrit d'une seule main et d'un seul foyer, ce qui ne vous empêchera pas de découvrir un petit amour en l'adoptant.
L'emprunte à l'homme est faite, qu'elle soit de vous ou d'un autre, cela ne changera pas son approche envers vous.
Un bébé perroquet nourrit par une nouvelle main, celle de son nouveau foyer, ne sera pas plus affectif et attaché sur le long terme puisqu'il assimilera la main qui le nourrit à un
parent. Et un perroquet qui grandit ne cherche pas à être auprès d'une maman, mais il cherche bien à trouver un partenaire. Donc en grandissant, vous passerez au rang secondaire d'humain
supportable, mais l'élu sera privilégié, ainsi que le meilleur ami, et difficile pour vous d'être un de ces deux là si vous l'avez nourris et donc avez été son parent. Vous seriez gagnant
de laisser votre perroquet être complètement sevré par autrui afin d'obtenir une relation fusionnelle avec lui en tant que partenaire, et non parent nourricier.
Enfin, rien n'égal le mérite d'un oiseaux apprivoisé avec qui on a travaillé avec amour et patience, où l'apprivoisement et acquis et évolutif.
Le nourrissage de la main de l’homme comporte énormément de risques pour l’oiseau, tant sur le plan physique que psychologique, il est donc important de limiter les technique de l’élevage à la
main aux sauvetages. Cela ne doit pas rentrer dans un but systématique de facilité d’apprivoisement ou de profit lors des ventes.
Quant à la vente d’oisillons non sevrés, de par l’accumulation des risques mortels et de la malhonnêteté des éleveurs la pratiquant, elle doit être systématiquement rejetée et
refusée. De plus, être responsable, c’est dénoncer les propriétaires qui font de la vente d’oisillons non sevrés, mais également refuser l’achat de ces oiseaux non sevrés. Ne cautionnez pas cette
pratique trop souvent mortelle pour l’oisillon, qui auraient mérité les soins de qualité qui lui sont dûs, et que des parents biologiques auraient été aptes à lui fournir. Refuser cette pratique,
c’est respecter la Déclaration Universelle des Droits de l'Animal, et respecter le code rural.
Être contre la vente d’oisillons non sevrés c’est :
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- Refusez la pratique de la vente d’oiseaux non sevrés.
- Vendez vos oiseaux une fois seulement qu’ils sont sevrés
- Refusez d’acheter des oiseaux non sevrés.
- Dénoncez les propriétaires qui vendent des oiseaux non sevrés.
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