En France, 63 millions d’animaux (chiens, chats, poissons, oiseaux et petits mammifères) partagent la vie des familles (en 2012). On compte plus de 6,4 millions d'oiseaux captifs répartis dans près de 5 % des foyers. En Amérique, c'est plus de 10 millions d’oiseaux captifs. Les oiseaux sont le troisième animal de compagnie en Belgique et au Pays-Bas. A travers ces statistiques, il est aisé de constater que les oiseaux, et donc les perruches et les perroquets, sont des millions en France et à travers le monde à vivre en captivité.
Cet attrait pour les animaux de compagnie permet au marché de l'animal de compagnie de s’accroître. Par conséquent, animaleries et éleveurs professionnels développent des activités à but lucratif afin de faire des profits sur la vente d'oiseaux dits de compagnie.
Cependant, assurer des conditions de vie adaptées (un cadre socio-affectif, un environnement et une alimentation) à ces animaux captifs non domestiqués peut être particulièrement difficile, et cela, pour des raisons financières, le manque d'espace, de temps, ou pour d'autres contraintes. Entretenir des oiseaux dans des conditions environnementales adaptées à leurs besoins est onéreux. Ainsi, les propriétaires de NAC peuvent être rapidement confrontés à certaines complications, laissant leurs oiseaux en situation de frustration, d'ennui, de négligence ou encore pire, de maltraitance. D'autres se livrent à la reproduction des oiseaux, pour certains dans le but de tirer quelques bénéfices de cette activité, laissant parfois les oiseaux dans des conditions de vie insalubres voire déplorables.
Pour toutes ces raisons, de nombreux propriétaires en viennent à vouloir céder ou vendre leurs oiseaux, et pour certains, les abandonner dans la nature, les confrontant au risque élevé de mourir. Ne serait-ce que sur lebonc***.fr, plus de 10000 annonces de vente d'oiseaux sont disponibles pour ces deux derniers mois (octobre 2014), et il en va de même sur les autres sites d'annonces en ligne.
En réponse à ces dons, ces ventes et ces abandons d'oiseaux, des associations de sauvetage spécialisées pour les oiseaux se sont développées. Elles participent donc activement à recueillir des oiseaux en détresse ou dans le besoin d'un nouveau foyer, pour contrôler leur état général, les les réhabiliter, puis les replacer dans une famille qui sera adaptée à leurs besoins.
Sensibiliser le public
La détention d'oiseaux de compagnie n'est pas possible pour n'importe quel foyer, elle requiert des connaissances minimales sur le cadre de vie nécessaire aux oiseaux et leur entretien. Ainsi, il est indispensable que les familles souhaitant adopter soient sensibilisées à ce que l'adoption d'oiseaux implique (à lire : ce qu'il faut savoir à l'arrivée de ses oiseauxet adopter un oiseau : un choix éthique). Le voile levé sur les conséquences d'une telle adoption (contraintes financières, spatiales, temporelles et personnelles), les familles peuvent adopter en toute connaissance de cause, et en agissant dans l'intérêt des oiseaux. Par la suite, ce risque de revente ou d'abandon est moins élevé, les foyers étant moins surpris et pris au dépourvu avec leurs oiseaux. Cela permet d'éviter, chez des oiseaux qui auraient à changer plusieurs fois de foyer, des troubles du comportement et des traumatismes conséquents.
Limiter les naissances
Il est essentiel de limiter la reproduction des oiseaux de compagnie (la conservation étant faite par les spécialistes dans des conditions optimales). Pour lutter contre la surpopulation chez les chiens, les chats et certains rongeurs, les mâles sont castrés et les femelles sont stérilisées. Ainsi, les risques de reproduction des animaux domestiques des particuliers sont limités, ce qui évite de devoir céder ou abandonner la portée. En limitant les naissances, les associations s'assurent que les prochaines années de sauvetage comporteront moins d'animaux dans le besoin. Cela évite donc de recourir à l'euthanasie, sous contrainte de capacité d'hébergement par exemple. A contrario, s'ils ne favorisaient pas la stérilisation, ils verraient de plus en plus d'animaux nécessitant d'être pris en charge, saturant les capacités d'accueil qui sont pour la plupart déjà complètes. C'est pourquoi les associations promeuvent la stérilisation et la non-reproduction.
Néanmoins, il n'est pas possible de stériliser les oiseaux (ou encore très risqué). C'est pourquoi nous intervenons au niveau de la reproduction, en limitant cette dernière, sous peine d'être rapidement confronté à la surpopulation, ce qui est contre-productif et néfaste pour le bien-être des oiseaux. Alors, quand il y a des naissances, notre solution est de replacer les oisillons, mais ou trouver des familles qui répondront aux besoins de vos oiseaux ? Vous avez la responsabilité de vous assurer que le foyer qui accueillera un de vos oiseaux sera disposé à faire le nécessaire pour son bien-être. Ce foyer devra tout comme vous offrir un cadre de vie optimal, et il n'est pas aisé de trouver ce genre de familles (à lire : pourquoi la reproduction n'est-elle pas une priorité chez nos oiseaux de compagnie ?).
C'est de notre responsabilité que de limiter la reproduction chez nos oiseaux, tout en permettant leur épanouissement, afin de lutter contre le risque futur d'abandons ou de reventes. En effet, ces oiseaux qui subissent la perte de leur foyer, replacés de famille en famille, gardent des séquelles, souffrances et traumatismes de leurs expériences dans les différents foyers et des changements d'environnement.
Éviter un commerce néfaste aux oiseaux
En parallèle, les associations exécutent un travail important de sensibilisation du public afin d'éviter l'achat en animaleries et auprès des éleveurs, dans le but de favoriser un réseau soucieux du bien-être animal, agissant dans leur intérêt présent et futur.
Elles recommandent donc l'adoption en association, ou de recueillir des animaux donnés de particuliers, afin d'offrir une seconde chance à ces animaux. Cela permet d'éviter de cautionner et de faire perdurer un marché du vivant tourné vers le profit et non pas vers l'épanouissement des animaux. Car, il faut le savoir, le marché des animaux domestiques cache de nombreux abus, négligences, souffrances et maltraitances de ces animaux (à visionner, 7mn : exploitation et maltraitance des animaux de compagnie). Ainsi, en payant votre oiseau auprès d'un éleveur ou d'une animalerie qui véhiculent des pratiques contraires à l'intérêt et au bien-être des oiseaux, vous cautionnez ce système, tout en l'enrichissant. Sauver un oiseau en l'achetant auprès d'une animalerie ou d'un éleveur négligent, c'est donner assez de bénéfice (et donc financement) pour laisser la place à de nombreux autres individus qui subiront eux aussi anxiété et souffrance. Si sur court terme on peut considérer faire un sauvetage, sur long terme, on est assuré d'avoir contribué au mal-être de plusieurs autres oiseaux.
Dans le cas contraire, si vous cessez de financer dès aujourd'hui de tels exploitants d'animaux, et que vous vous tournez vers des associations, en plus de sauver un ou plusieurs oiseaux, vous les aidez à contribuer au bien-être aviaire et à limiter l'exploitation des oiseaux.
Pour les raisons que nous avons abordées, il est indispensable d'informer les éventuels propriétaires sur l'acquisition d'oiseaux et de les sensibiliser à favoriser un système respectueux des oiseaux plutôt qu'un système générant des bénéfices au prix de leur souffrance et de leur détresse. Il est indispensable d'être cohérent, clair et crédible avec sa mission et son discours.
De la sorte, favorisez l'adoption d'oiseaux auprès d'associations qui se comportent dans l'intérêt des oiseaux, et qui ont des partenaires agissent dans le même sens. C'est un choix d'adoption en corrélation avec vos convictions quant au bien-être animal et au respect de leurs besoins. Il en va de même si vous souhaitez céder, donner ou abandonner vos oiseaux, tournez vous auprès de ces associations. Vous aurez l'assurance qu'ils seront pris en charge, soignés, puis replacés dans une famille correspondant à leurs besoins, pour leur épanouissement. Vous ne serez pas confronté au risque qu'ils soient réservés à la reproduction auprès d'un collaborateur ou propriétaire (en tant que reproducteur), avec des conditions de détention médiocres voire négligentes.
Les organismes de lutte contre le tabagisme aurait bien des difficultés à être crédibles et efficaces s'ils se faisaient financer et/ou si leurs organismes avaient des liens avec des cigarettiers et des industriels de la cigarette. Dans le monde du sauvetage animal, il serait mal venu de voir nos SPA (sociétés protectrices des animaux) collaborer avec des animaleries, des éleveurs de canins et félins et autre usines à chiots/chats. Il en va de même pour les associations de sauvetage d'oiseaux qui se font financer ou aider par les éleveurs professionnels et les animaleries, qui sont les premiers responsables de la détresse aviaire.
C'est parce qu'une association (ou un refuge) agit dans l'intérêt des oiseaux, et non pas celui des humains, qu'elle recueille
l'oiseau, pour le replacer dans le foyer le plus adapté possible à ses besoins et au bien-être de chacun. De plus, c'est pour cela qu'elle ne fait ni reproduction, ni élevage à la main (EAM).
Enfin, c'est pour cela qu'elle n'entretient aucun lien avec des éleveurs et des organismes d'exploitation animale.
Tous droits réservés © 2014 MARINE SCIE